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Je suis entré jeune à la S.N.C.F. comme conducteur ; j’ai suivi trois ans d’étude, trois ans de bringues, de repas, et d’apéros. Après mon examen, j’ai pu enfin me mettre à travailler réellement : au début, à la manœuvre pour apprendre le métier. En plus d’apprendre le métier, je me suis intégré à l’établissement, aux équipes, j’ai pris le rythme des anciens, apéros, casse-croûtes bien arrosés, réunions entre copains après le travail, départs à la retraite … Que d’alcool ingurgité ! Au bout de dix ans, à ce train là (nous parlons de la
S.N.C.F. non), je me suis habitué à boire, de plus, comme je n’étais chez moi
qu’un jour sur deux, je me suis mis à fréquenter les bars, les restaurants, les
boîtes de nuit, avec les collègues (ceci dans le but de rompre la
solitude). Ma vie de famille s’est détériorée petit à petit ; je ne
sais pas si l’alcool en est totalement responsable, mais sûrement indirectement,
ce dont je suis sûr, c’est que la retenue que j’avais vis à vis de l’alcool
lorsque je rentrais chez moi a disparue avec ma vie de famille le jour de mon
divorce. Aujourd’hui, la S.N.C.F. a mis en place des groupes de
prévention du risque alcool, et c’est une bonne chose, je fais partie de l’un de
ces groupes (j’apporte le vécu). La S.N.C.F. se serait-elle rendu compte qu’elle
générait des alcooliques ?
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